Qu’est-ce que l’aïkido ?
Au premier abord, l’Aïkido apparaît comme une élégante méthode d’autodéfense personnelle visant à neutraliser un ou plusieurs agresseurs non armés ou armés au moyen de blocages, de leviers articulaires et de projections.
Synthèse et évolution de techniques anciennes issues du jujitsu classique et du kenjutsu (la pratique du sabre), l’Aïkido trouve son originalité et son efficacité dans une série de mouvements basés sur le principe de la rotation sphérique.
Contrairement aux autres arts martiaux qui se concentrent sur des mouvements linéaires (avant, arrière, diagonal), les techniques de l’Aïkido sont basées et développées sur un mouvement circulaire dont le pivot est le défenseur.
Il stabilise ainsi son propre centre de gravité, perturbe celui de son adversaire en l’attirant dans sa propre orbite, et peut utiliser à son profit l’énergie produite par l’action agressive jusqu’à ce qu’elle soit neutralisée. La perfection absolue de l’exécution est directement proportionnelle à la réalisation de la coordination la plus totale qui commande l’action et le corps qui l’exécute sans la moindre interposition de la pensée consciente.
L’action du ki
L’esprit et le corps, aux plus hauts niveaux de pratique, sont intégrés par l’action du ki, l’énergie cosmique qui, dans les philosophies orientales traditionnelles, imprègne l’univers et chaque être vivant, et qui peut être activée par des exercices appropriés de respiration abdominale effectués avec une grande constance.
L’aïkido transcende donc les limites de la simple maîtrise des techniques d’autodéfense et se caractérise d’une part comme une méthode supérieure d’intégration et de coordination entre le corps et l’esprit, et d’autre part comme une méditation en mouvement et une voie de profonde conscience de soi à poursuivre par le dépassement de la pensée consciente et par la recherche d’une action qui jaillit de l’immédiateté intuitive.
La pratique de l’aïkido
L’aïkido se pratique sur un tapis, appelé tatami, en portant le keiko-gi, le kimono classique en coton blanc également utilisé dans d’autres arts martiaux. Les débutants apprennent d’abord à tomber, à se déplacer et à maîtriser les techniques de base.
Les cours commencent à genoux, assis sur les talons (seiza), par une courte concentration et la salutation rituelle à l’image du fondateur et de l’enseignant ; on poursuit ensuite par des exercices de respiration et de concentration. Préparé mentalement, on procède en effectuant quelques exercices d’échauffement, d’étirement musculaire et de chutes.
L’apprentissage se fait par imitation
Tout comme dans la réalité il n’y a pas une seule possibilité d’attaque, en Aïkido il n’y a pas de prises prédéterminées car l’entraînement vise à habituer l’esprit et le corps à neutraliser les différents types d’agression. Un assistant simule ensuite une attaque au Maître qui, de temps en temps, montre les réponses défensives possibles.
Les élèves se relaient ensuite par paires en tant qu’agresseur (uke) et défenseur (tori) pour leur permettre d’expérimenter et de « ressentir » la technique, à la fois du côté de ceux qui l’exécutent et du côté de ceux qui la subissent.
Chaque technique est exécutée de manière répétée par chaque élève avec le côté droit et le côté gauche du corps. En plus des techniques à mains nues, les élèves étudient également celles avec le jo (un bâton en bois de 126 cm de long), avec le bokken (une copie en bois du sabre japonais classique utilisé pour l’entraînement dans les anciennes écoles d’escrime) et avec le tanto (un modèle en bois de la dague).
Dans le respect de la tradition martiale japonaise, la pratique de l’Aïkido envisage également l’exécution à genoux (suwaru) des mêmes techniques apprises debout contre un hypothétique agresseur, également à genoux ou debout.
A l’exception des enfants, il n’y a pas de ceintures de couleurs différentes pour distinguer les niveaux d’aptitude atteints en Aïkido.
Progression et niveaux de compétence
La progression dans l’apprentissage et le niveau de compétence sont reconnus après avoir passé les épreuves d’examen établies par le programme d’enseignement de l’Aïkikaï de France. Les pratiquants sont divisés en kyu (du 6ème au 1er) qui portent tous la ceinture blanche, et en dan qui sont les degrés avancés qui sont atteints après le 1er kyu. Les grades dan portent la ceinture noire et le hakama, une large jupe-pantalon qui est un vêtement traditionnel japonais typique.
Se proposant avant tout comme un moyen d’éducation morale et de respect mutuel, contrairement aux autres arts martiaux qui ont accentué l’aspect d’agonisme sportif visant la victoire, l’Aïkido refuse de devenir un sport de compétition et rejette toute forme de compétitivité ou de concours.
C’est pourquoi, dans l’entraînement de l’Aïkido, il n’y a pas d’adversaire à vaincre, il n’y a pas de gagnant et de perdant, juste deux personnes qui, avec modestie et esprit de coopération, s’échangent les rôles à tour de rôle, deux éléments importants dans le processus d’apprentissage.
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